10. juin, 2022
« La névrose résulterait plutôt d’un conflit entre le moi et son ça, mais la psychose, elle, est l’issue analogue d’un trouble du même type dans les relations entre le moi et le monde extérieur » (Sigmund Freud "névrose et psychose - Pages 28-29 - Petite biblio Payot Classiques).
Le moi est composé d’une partie consciente et d’une partie non consciente ; il s’adapte à la réalité extérieure, négociant avec les pressions pulsionnelles du ça, et l’instance critique du surmoi. Freud considère qu’en dehors des personnes manifestant des troubles psychotiques, nous souffrons tous de névrose car nous devons gérer notre monde intérieur en fonction du monde extérieur, sans que cela puisse empêcher les relations à autrui ou de pouvoir travailler.
Une classification des névroses permet de les distinguer les unes des autres. Dans les principales névroses, on retrouve :
- La névrose actuelle qui ne régresse pas à des étapes psychiques infantiles, elle s’inscrit dans des frustrations actuelles, dans le présent, contrairement aux psychonévroses ;
- Les Troubles Anxieux Généralisés ;
- La névrose d’angoisse appelée névrose actuelle s’exprimant par des symptômes liés à une situation qui fait vivre la personne dans l’attente anxieuse d’un phénomène qui lui ferait vivre et/ou ressentir une situation négative et même catastrophique ;
- La névrose obsessionnelle qui dans le DSM-4 fait partie des Troubles Obsessionnels Compulsifs ;
- La névrose hystérique, appelée maintenant trouble dissociatif où le conflit est Inconscient ;
- La névrose phobique, qui n’existe plus dans le DSM ;
- La névrose traumatique qui ne provient pas d’un conflit psychique intérieur ;
- La névrose de transfert qui désigne un ensemble de psychonévroses prenant leur source dans un conflit psychique intérieur remontant à l’enfance et investissant la libido de la personne sur un objet réel ou imaginaire. Elle s’oppose à une autre psychonévrose : la névrose narcissique qui investit l’énergie psychique qu’est la libido sur le moi.
« Les névroses de transfert naissent, d’après les résultats de toutes nos analyses, du fait que le moi ne veut pas recevoir une puissante motion pulsionnelle dans le ça et l’aider à trouver sa solution motrice, ou lui conteste l’objet qu’il vise. Le moi se défend ensuite par le mécanisme du refoulement ; le refoulé se rebelle contre le destin, se fait représenter par des moyens sur lequel le moi n’a pas de pouvoir, par un substitut qui s’impose au moi par le moyen d’un compromis ; le moi trouve son unité menacée et endommagée par cet intrus, il poursuit le combat contre le symptôme, de même qu’il s’était protégé contre la motion pulsionnelle originelle. De tout cela résulte le tableau de la névrose. » (Sigmund Freud "névrose et psychose - Page 29 - Petite biblio Payot Classiques).
Article issu d'un extrait du Mémoire de Séverine Ruiz-Bultel - Diplôme Universitaire 2020/2021 - Analyse d'un cas clinique